La SaintéLyon est une course à pied très populaire, en individuel ou en relais par équipes de 2, 3 ou 4 personnes. Elle s’effectue en partie sur du bitume et sur des chemins pédestres, en grande partie nocturne. Elle a été créée en 1952 par des cyclotouristes stéphanois et lyonnais qui ont organisé une randonnée pédestre hivernale de 60 km, durant deux jours, en suivant le GR 7.
La première randonnée pédestre entre Lyon et Saint-Étienne a eu lieu le 26 janvier 1952 avec 23 engagés…
Jonathan sur la SAINTELYON « classique » ( 78 km )
en attente de commentaires…
et Céline sur la formule aller retour LYON-SAINTELYON ( 156 km ) : son aventure en 2 actes ci dessous
Première participation à la Lyon SaintELyon (LSTL pour les intimes), premier ultra de plus de 100km, première utilisation de
trace GPX: un beau baptême du feu
La LSTL 2023 c’est:
– 369 participants dont 26 féminines seulement (?!) et 229 finishers.
– 156km pour 4390mD+
– Un beau dossard/chasuble jaune.
– un aller Lyon-Saint Étienne non chronométré non balisé: départ à 09h le samedi 02/12 de la Halle Tony Garnier.
– Une salle de repos dédiée aux dossards jaunes à Saint Étienne avec repas chaud, kinésithérapeute…
– Un retour Saint Étienne -Lyon, parcours commun avec la SaintELyon classique: départ à 23h30 le samedi 02/12.
J’arrive donc avec mon époux- accompagnateur-masseur-coach mental le vendredi soir à Lyon dans une halle Tony Garnier
où le calme règne encore à cette heure là. Je retire le saint graal: le fameux dossard jaune
qui va me différencier des coureurs de la SaintELyon sur le retour .
(détail qui aura son importance dans le déroulement de ma course). Les bénévoles sont déjà aux petits soins pour nous, me rassurent et nous expliquent en détail le déroulement de la course.
Après une dernière nuit plutôt sereine, nous sommes de retour dans la halle Garnier vers 08h pour déposer 2 sacs: 1 qui restera à Lyon avec mes affaires de ville et 1 qui partira à Saint Étienne avec un rechange complet, des couvertures, des friandises, des recharges ravitos pour le trajet retour, une frontale ….(premiers précieux conseils de mon coach LSTL Frédéric).
Puis autour d’un petit déjeuner offert par l’organisation,
je commence à faire la connaissance de mes compagnons de route: ambiance très détendue et amicale…
un peu inattendue à 30 min du départ.
Acte 1 : l’aller
A 09h le départ est donné sous l’arche d’arrivée de la Halle Garnier. Les premiers km
(parcours en sens inverse de la SaintELyon que j’ai déjà couru 2 fois)
me provoquent une sensation vraiment bizarre …comme si je remontais dans le temps.
Le mode blabla Trail s’installe avec les uns et les autres.
Les km s’enchaînent facilement, la route laisse place aux chemins (souvent transformés en petits ruisseaux…cela présage rien de bon avec la chute des températures).
Sur les hauteurs du Lyonnais la neige fraîchement tombée nous offre des paysages magiques.
Le vent glacial souffle mais n’entache pas notre enthousiasme.
Nous plaisantons et rions de nos caches-cou qui congèlent, des glaçons dans nos flasques…. 3 ravitos au chaud jalonnent le parcours
et nous offrent des moments très conviviaux avec les bénévoles, les coureurs et les accompagnateurs: on trinque à la LSTL, on échange petits trucs et astuces…
Je prends beaucoup de plaisir à courir cette première partie qui ressemble plus à nos « petites »organisations vosgiennes qu’à la mega industrie SaintELyon.
Elle me permet aussi de surmonter ma peur de l’orientation: j’inaugure (avec succès) ma nouvelle montre avec option trace GPX (acquise en urgence seulement 2 jours avant le départ)
et réoriente mes compagnons de route à plusieurs reprises : je suis trop fière de moi . A suivre….
En 11h j’atteins Saint-Étienne. Cette arrivée est très décevante car se fait dans la nuit noire et dans l’anonymat le plus total.
Heureusement, mon époux m’y rejoint. Nous trouvons une petite place dans l’espace LSTL
déjà bondé de coureurs et accompagnateurs.
Je me change et m’allonge bien au chaud (deuxième conseil précieux de mon coach Frédéric: « favorise la position allongée pour détendre tes jambes au max »).
Mais tout ne se passe pas au mieux: je suis prise de tremblements incontrôlables qui m’empêchent de me nourrir et de détendre mes muscles correctement.
Je n’ai pourtant pas froid. Je n’ai toujours pas compris la raison de ces tremblements généralisés. Les massages de mon kiné personnel arrivent petit à petit à calmer mon corps,
la sérénité revient. Je peux avaler quelques bouchées de pâtes
avant de commencer à me préparer pour le deuxième départ: la SaintELyon.
22h45 nous sommes invités à nous rendre dans le SAS de la vague 1 ( grand privilège des dossards jaunes : nous partons directement derrière les « Élites » donc pas d’attente supplémentaire).
Nous ressortons dans le froid mais je suis correctement habillée et n’ai jamais souffert des températures très basses de la nuit .
4 couches au lieu des 3 habituelles (troisième conseil précieux de mon coach Frédéric : « avec la fatigue, tu résisteras moins au froid, prévois une couche supplémentaire »).
Acte 2 : le retour sur Lyon
L’ambiance sous l’arche de départ est toujours aussi dingue: jeux de lumières, musique à fond,
speaker survolté, des centaines de coureurs entassés dans leur SAS de départ, un ballet de drones un peu long mais magnifique.
La pression monte, une dernière accolade entre dossards jaunes et enfin la libération, nous nous lançons sur le chemin du retour. A suivre….
Les premiers km sont à la fois un soulagement et un stress énorme. En effet, ma crainte depuis mon inscription à la LSTL était la reprise de la course à St Étienne après un arrêt de plusieurs heures au chaud.
Crainte balayée par des jambes au taquet (ou presque). Le corps redémarre sans raideur ni lourdeur. Par contre, la bousculade du départ est bien là: partie juste derrière les élites et juste avant les performances,
je me fais bousculer, chahuter par une horde de coureurs bien plus rapides (et frais) et sans pitié.
Les km s’enchaînent une fois de plus mais le parcours est tout autre. De nuit, les repères sont chamboulés,
je reconnais à peine le parcours couru il y a qq heures à peine.
L’ambiance aussi est à l’inverse de l’aller: course plus solitaire malgré les milliers de participants.
Heureusement la solidarité entre dossards jaunes persiste, chacun s’inquiète du bien être de l’autre… très touchant.
En tant que dossard jaune ET femme, je reçois une tonne de messages de soutien et d’admiration de la part des spectateurs (nombreux sur la SaintELyon qq soit l’heure et l’endroit)
et les bénévoles sont aux petits soins pour moi. Toute cette bienveillance va me porter tout au long de ces 78km.
Comme présagé à l’aller, une grande partie des chemins s’est couverte de glace pendant la nuit: glissades à gogo, chutes à la pelle, figures acrobatiques ….
Tout cela finit par m’user psychologiquement. Mon moral flanche et mon esprit se focalise sur mes petites douleurs (plante des pieds et haut du corps essentiellement).
J’arrive au bout de mes stratagèmes habituels pour lutter contre cet état toxique: petite pensée pour chacun de mes proches et chaque copain du CGFM qui je sais me suivent à distance,
chansons en boucle (du Fugain pour sa positivité…c’est une question de génération 👵)…
quand je vois, au loin, à l’approche de l’avant dernier ravitaillement, mon époux. Je lâche toute ma négativité dans ses bras. Un « je suis avec toi » plus tard et …
miracle, les bobos disparaissent, ma combativité revient, et c’est reparti pour les 20 derniers km de bitume.
Je croise alors Jonathan et son sourire réconfortant. Nous sommes 2 CGFM sur la mythique SaintELyon donc pas le choix, nous serons 2 Finishers mulhousiens.
Les dernières montées sont avalées, les escaliers lyonnais apparaissent enfin annonçant la fin du parcours.
Ces derniers km sont magiques, les spectateurs survoltés jalonnent les centaines de mètres finaux
jusqu’à la halle Garnier et son arche d’arrivée (celle qui a été notre point de départ 25h plus tôt),
je suis portée par cet enthousiasme, je vole, l’émotion monte et je prends conscience de mon petit exploit personnel.
Bonus video de l’arrivée de Celine ! 6008ad8c-0079-413a-966f-17361ebd359a
JE suis FINISHER de la LyonSaintELyon.
Pour finir, je tiens à remercier Frédéric pour avoir partagé avec moi son expérience de la LSTL et tous ses précieux conseils d’ultra Trailers.
Frédéric devait être mon compagnon de route mais malheureusement une mauvaise entorse en a décidé autrement.
Je remercie aussi Christine, Philippe et Coralie ainsi que Michael qui en répondant à mon « SOS montre » de dernière minute et en se pliant en 4 pour me trouver une solution de replis,
prouvent que la solidarité est une force du CGFM.
Leur geste m’a rempli d’énergie à qq jours de départ.
Mes remerciements vont aussi vers Muriel, Éric, Carole, Gaël, mes compagnons de trails préparatoires à la LSTL.
Un grand merci à tous pour vos messages d’encouragement et vos suivis en live.
Toute cette belle énergie m’a porté jusqu’à la ligne d’arrivée.
Mes 2 derniers trails (Les Templiers et la LSTL) m’ont démontré le rôle primordial des accompagnateurs sur un ultra.
Un simple regard, un simple sourire ou petit mot de la part d’un proche ou ami suffit à sauver une course.
Un ultra Bravo a toi Céline, qui a réussi cet aller retour mythique malgré le désistement de dernière minute de Fred
qui devait être ton accompagnateur mental et + encore .
Tu as puisé dans ton mental pour y trouver les ressources nécessaires qui s’y trouvaient et aussi, bien sur, tenir physiquement !
Une grande aventure qui restera gravée a jamais en toi . Bravo Céline , Respect .
Un exploit hors norme de notre athlète au grand coeur qui n’a d’égale que l’immense humilité de Céline.
L’admiration des spectateurs ainsi que des participants est tout à fait méritée pour le truc de ouf que tu viens d’accomplir.
Je repense à Gégé qui a dit, il n’y a pas si longtemps, que le Trail du Petit Ballon serait une marche peut-être encore haute, mais, dans tous les cas, un juge de paix dans ton évolution.
Que de chemin parcouru, au propre comme au figuré et quelle force mentale de repartir après le break à Saint-Etienne!
Quelle fierté de te compter dans nos rangs!
Ma théorie pour les tremblements: l’hypothermie: la sensation de froid disparaît beaucoup plus vite que la température corporelle ne remonte, sans parler de la tétanie des muscles déjà sollicités depuis plus de 10h.
A creuser et peut-être à valider sur la Diagonale des Fous?
Un immense bravo à toi Céline, tu te lances dans des défis de folie et toujours avec le sourire. Tu es une vraie guerrière , Un vrai modèle de réussite. Merci à toi pour ton partage d’expérience.