Pour en savoir +  :  https://ut4m.fr/fr/courses/les-12-courses

 

 

Céline , a représenté le CGFM en prenant le départ de La plus grosse épreuve proposée autour de Grenoble :

 

                   UT4M XTREME180

 

 

 

voici son récit :

 

 

2ème participation aux courses de l’UT4M, UltraTrail des 4 Massifs. J’ai tellement apprécié en 2024 le parcours 100Master, l’organisation générale et les barrières horaires confortables que je me suis lancée cette année dans le format ultra, UT4M XTREME180 : initialement 176,8km pour 11510m D+ à travers les 4 massifs de Grenoble, Vercors, Taillefer, Belledonne et Chartreuse.
J’arrive donc accompagnée de mon époux le jeudi 17/07 à 17h à la Halle Clémenceau de Grenoble pour retirer le précieux dossard rouge et assister au briefing d’avant course qui pour moi est un point fort de l’UT4M car rassure sur l’organisation des courses, la prise en compte des points de sécurité, de la météo, du matériel obligatoire…. jusqu’au comportement à avoir en cas de rencontre avec des Patous. Tout est passé au crible.
Rassurée (mon époux beaucoup moins) et sereine, je me rends le lendemain matin au point de départ à Seyssins.

Le sac est minutieusement contrôlé .

Nous devons obligatoirement avoir sur nous une tenue chaude complète, une veste type Gore-tex, une trousse de secours, une couverture de survie (1 coureur de l’ayant pas n’a pas eu l’autorisation de partir), 2 frontales + batterie, téléphone, 2L eau, réserve alimentaire, montre GPS….une vraie valise sur le dos.

L’ambiance dans le SAS de départ est étrangement calme et détendue.

Les élites sont déjà au taquet sur la ligne de départ mais le gros de la troupe est éparpillé dans le SAS, nous faisons connaissance, nous, les coureurs mais aussi les accompagnateurs de l’autre côté des barrières… une vraie petite fête de village sous un soleil rayonnant.

– 09h, le départ est sonné dans une ambiance subitement très sonore : musique, encouragements, cloches, cris des enfants de la garderie voisine…. pas de bousculade, un départ festif mais en douceur comme je les aime.

 

 

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Cette première journée se passe sous le soleil et dans la chaleur : le Vercors s’offre à nos gambettes, nous montons déjà à plus de 1800m.

 

MAGNIFIQUE !

 

nous avons la surprise de gravir les escaliers du tremplin olympique, vestiges des JO 1968 : la végétation a pris le dessus et ne laisse apparaitre que quelques gros blocs de béton (hideux).

 

Au km 44 aux pieds de Taillefer, première base vie (Saint Georges de Commier) : pas de sac d’allègement mais un bon plat de pates m’attend.

Mon époux m’y rejoint. Il joue un grand rôle dans mon parcours de traileuse car en plus d’accepter mes sorties hebdomadaires, mes réveils matinaux le dimanche, mes escapades trail avec les copains,

mes absences à répétition, il m’accompagne volontiers sur les ultras, me soutient, me rassure, m’encourage et …. masse comme un pro mes gambettes endolories.

UNE PERLE.

Un membre de l’organisation nous apprend la mise en place d’un parcours de repli car des orages pointent le bout de leur nez : les sommets de Belledonne et Chartreuse sont évincés. Le parcours sera de 160km pour 11200mD+. La suite de l’aventure leur donnera raison….

 

 

La montée de Taillefer se poursuit tranquillement jusqu’au ravitaillement de La Morte (km 65, altitude 1443m). La nuit est tombée.

Avec mon petit groupe d’allure, je décide de faire une pause « dodo », peine perdue mais les 20min, allongée au calme et au chaud, requinquent le corps et l’esprit juste ce qu’il faut pour repartir.

A ce stade, les groupes de coureurs se forment et se suivront jusqu’à l’arrivée. En tant que femme, je suis très couvée par tous ces hommes (coureurs et bénévoles).

Effectivement, nous ne sommes que 19 femmes au départ pour 318 hommes. Je lance donc un appel : Mesdames, il est temps de passer le cap et de venir courir sur des ultra, si je peux le faire, vous le pouvez aussi. OSEZ ! Vous ne le regretterez pas.

J’attaque le premier km vertical pour atteindre le sommet à 2340m.

J’éteins alors ma frontale : la nuit est noire et les étoiles d’une brillance inouïe m’entourent. FEERIQUE !

Taillefer mérite de revenir de jour car de nuit, j’imagine un paysage très organique, dénudé avec semble-t-il des étendues d’eau. J’ai vraiment apprécié l’impression de paix qui y règne.
La descente vers Rioupéroux, km 91, (1300mD- sur 5km environ) me semble interminable, heureusement le jour se lève… accompagné de vent et de nuages.

Je retrouve mon époux sur cette base vie et mon premier sac d’allègement. Pas de repos possible, ce ravitaillement est ouvert aux 4 vents, pas de table pour étaler notre bazard, pas de salle de repos…. Bref, rien n’incite à rester. Je soigne mes pieds dont la voute plantaire commence à souffrir de crevasses, j’avale une plâtrée de pates, profite d’un gros câlin et hop ! je file. Belledonne m’attend !
Dans le 2eme km vertical du parcours, l’orage éclate, le vent s’accentue, la pluie tombe drue, la température chute.

J’enfile vite ma veste Gore-tex. Et bien évidemment, ce km vertical nous réserve des passages périlleux (et bien glissants)  escalades, passages à flan de rochers….

heureusement tous sous haute surveillance de guides de montagne. La sécurité est une force de l’UT4M.

Des bénévoles sont présents sur tout le parcours quelle que soit l’heure ou la météo.

Grelottante, j’arrive au ravitaillement de Arselle où je peux me sécher et me changer (vive la tenue chaude obligatoire).

Le temps est sinistre. Je repars sous la pluie.

Le parcours de repli n’est pas à la hauteur du magnifique massif de Belledonne : nous évitons les orages sur les sommets mais nous héritons d’un parcours forestier long, trèèèèès long et rébarbatif. Le prix de la sécurité.

Je retrouve mes compagnons de route en même temps que le soleil.

Nous traversons ensemble la vallée (5km de plat sur route), de nuit, pour atteindre la dernière base de vie à Saint Nazaire les Eymes (km 130). Mon époux m’y attend, huile de message à la main. Il me dégote un seau d’eau glacée pour un bain de pieds salvateur. Je troque le long pour le court.

Requinquée, je pars pour les 30 derniers km de traversée du massif de la Chartreuse. Je prends conscience petit à petit de mon exploit personnel.

Mais la deuxième nuit sans dormir ne permet aucune défaillance. Rester concentrée est ma priorité.

Mes compagnons de route semblent souffrir de d’hallucinations (des rochers deviennent des tentes ou des animaux exotiques) : à mon tour de veiller sur leur bien être.

Le levée du jour balaie tout cela.

La Bastille de Grenoble s’annonce enfin avec ses escaliers, sa descente caillouteuse, ses joggeurs qui nous font la fête, nous applaudissent et nous poussent jusqu’aux portes de Grenoble.

Je cours les 2 derniers km, mon époux à mes côtés, jusqu’à la place Victor Hugo qui me réserve une arrivée telle que je n’en ai jamais vécu ! Une arrivée de star ….malgré mes 48h51 de course !

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Nous étions 337 (dont 19 femmes) au départ, nous sommes 211 finishers (dont 13 femmes et je me retrouve, une fois de plus, la plus âgée de toutes, seule et unique M4).

Une fois la ligne d’arrivée franchie, je suis prise en charge par l’organisation : je suis délestée de mon sac, assise d’office dans un transat, nourrie au trio frites/knacks/bière …

de très bonnes intentions mais l’atterrissage est un peu rude après autant d’heures passées en pleine nature.

Le podium.

 

Puis, plus aucun souvenir, blackout total jusqu’à mon réveil à l’hôtel 5 heures plus tard. Mon cerveau est passé en off une fois le relais fait avec mon époux. Et pourtant, j’ai marché jusqu’à la voiture, nous avons roulé jusqu’à l’hôtel, je me suis douchée, couchée, j’ai été massée. Plus aucun souvenir de tout cela!

Je garderai en mémoire ces magnifiques paysages, cette pluie d’étoiles, cette solidarité entre coureurs, la gentillesse des bénévoles, cette organisation sans faille, mon arrivée triomphante et la lueur de fierté dans les yeux de mon époux.

A ma grande surprise, seuls les quadriceps me font un peu souffrir le lendemain.

Par contre, je ressens une grosse fatigue générale qui mettra qq semaines à disparaître, la reprise de la course à pieds devra attendre !

 

Céline .

 

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Un ultra de plus pour notre Céline et quel ULTRA ! 

pas le plus médiatique mais l’un des plus durs …par son gros dénivelé +

Et quelque soit le temps que tu y as mis , tu l’as fait !!!

Tout cela n’inspire qu’un énorme :