La Swisspeaks 360 ou comment traverser le valais suisse de haut en bas !!

L’aventure commence quand on arrive sur les lieux du départ à Oberwald le samedi après-midi. On prend possession de la chambre d’hôtel avec fée et enfant (Paul) tout en observant les autres traileurs fous qui vaquent à leurs occupations. Petite promenade et ensuite le soir pasta party pour commencer à rentrer dans le vif du sujet : même pas peur 😊 je retrouve des connaissances : Steve, Alain et bien sûr Patrick Bohard. On discute avec des futurs compagnons de course et le briefing de course est énoncé. La pression commence à monter doucement mais c’est cool tout va bien !!!
La nuit est calme est douce, j’arrive bien à dormir et donc bien me reposer. Petit dej (plutôt gros dej) à 9hr et on file récupérer le dossard à 10hr. Après un check minimaliste du matériel obligatoire je récupère mon dossard (première épreuve réussie avec succès yes !!!!!). Maintenant c’est le petit moment de calme avant la tempête donc je me retrouve seul dans la chambre pour me préparer et organiser mon sac à dos et mon sac suiveur : très important car je serais sans assistance jusqu’à mercredi…
Voilà on y est, après avoir donné le sac suiveur à l’orga, on se positionne sur l’aire de départ. Le temps de faire un bisou à ma fée et à mon fils, ensuite ils me laissent pour monter plus haut.
Paf le départ est donné et on part, ça part vite, trop vite devant, alors je ralentis et qq mètres plus loin je vois Fée et ado, je leur fais signe de la main et me voilà parti …
Le premier objectif est d’arriver à la première base de vie à Binn ! l’atmosphère est assez tendue dans les rangs et je ne trouve pas ça trop friendly et on entend la conversation d’une participante qui soule à mort certains d’entre nous et m’a poussé à accélérer pour ne plus être dans son champ auditif : toute cette négativité ce n’est pas bon. Tout se déroule bien jusqu’à la nuit où là il pleut un peu et un épais brouillard s’installe (genre un jour blanc au ski). Le balisage n’était plus très visible dans la descente vers Binn et à plusieurs reprises j’ai rameuté des coureurs qui étaient un peu éparpillés partout (moi j’avais la trace de la course chargée dans la montre donc elle me disait où aller …très très pratique dans ce genre de situation !!!) Mes démons de la première nuit m’ont lâché une fois que je me suis couché 1hr30 à la base de vie et reparti à 4hr du matin lundi.
Objectif no 2 rejoindre la base de vie de Eisten. Dans cette épopée je croise plein de monde, des paysages superbes et je retrouve zinzin reporter à un moment et nous commençons à nouer des relations …Comme il a pas mal de chose à gérer et qu’il va un peu plus vite que moi, à un certain point je le laisse filer. Après une montée interminable sur un large chemin je me prends un coup de massue et mon corps me dit stop alors je me mets sur le bord du chemin pour faire une mini sieste. Après le repos la pêche revient et je file tout droit vers le ravito GIW. Là je trouve Mustapha en pleine détresse qui veut abandonner alors je fais le point avec lui et on décide de partir ensemble vers la base de vie pour qu’il puisse se reposer. On y arrive en espérant se faire masser un peu mais pas de bol on n’est pas assez rapide les masseurs sont partis à Zinal…mince !!! pas grave on mange on dort …on loupe le réveil : alors au lieu de 2hr c’est 3 hr mais ça fait du bien quand même 😊
Zinal est l’obectif et on va affronter les cols de nuit mais on est bien avec Mustapha, alors on trace ensemble. Sur notre parcours on ramasse des nouveaux camarades de course : Zinzin reporter, JP et Valérie. C’est le club des 5 et on est en mode colonie de vacance et cela se passe bien c’est trop cool. La nuit est froide mais pas trop et après qq heures on arrive à Zinal. Je mange (poulet au curry), douche, je m’auto masse et dodo pendant 2 hr. Je me réveille : tout va bien, pas de douleur et prêt à repartir avec les copains.
Grande Dixence est le prochain arrêt base de vie et notre progression se fait toujours à 5 avec des hauts et des bas. Pendant cette section les peurs et les angoisses des uns et des autres pèsent sur la progression du groupe. Au final et après être passé par différents stades émotionnels j’arrive avec Valérie au barrage de la grande Dixence. Là, après une bonne douche un bon repas et 1hr 30 de sommeil je tombe sur ma fée assistance qui m’a fait la surprise : trop la classe. On est à la moitié, je sais que maintenant La course va réellement commencer donc y a laaaaaaaaaaa !
Dans cette section vers Champex j’étais sur les startings block mais j’ai attendu Valérie, Mustafa et Jean-Pierre. Denis (Alias zinzinreporter)est resté plus longtemps à dormir. Super temps avec Séverine qui nous a accompagnés un bout et paysage grandiose ! Quelques heures plus tard on se fait dépasser par Denis qui ne s’arrête pas pour rester avec nous et après un bref échange avec lui je comprends qu’il fait SA course et je comprends aussi qu’il est temps pour moi de faire la mienne. Oui je ne dis rien à personne (je pars comme un voleur) et je me mets dans ma course à mon rythme et je pars devant. Je lâche prise et tout devient plus léger et là je commence à remonter plein de gens tout en croisant des paysages splendides et qq rencontres animalières. Bref j’étais là et pas ailleurs, ou avec des personnes, non juste là et je ressentais tout sans douleur, le pied…Apres le grand désert je re dépasse Denis en le remerciant de m’avoir fait réaliser qu’il était temps de faire ma course, on se salue et je file tout droit vers Plamproz…. Et qui est là, un peu avant le ravito pour m’accueillir : Fée assistance !! Trop bien je me refais une petite santé puis je repars avec le parisien Maxime. On décide de rejoindre la cabane de mille où on fait un repas bien chaud dans le refuge (hors ravito). Au départ après un assez long arrêt Denis est là, mais ne repart pas avec moi. Je repars avec Maxime. Je ne cherche plus à aller à son rythme je pars devant mais dans la descente plus tard je commence à avoir mal à la cuisse gauche. Je n’ai tellement pas l’habitude que je me demande vraiment ce qui m’arrive et c’est à ce moment-là que j’envisage ne pas finir la course. J’appelle ma fée pour lui dire et j’attends avec impatience la fin de la descente à Douay pour remonter sur Champex. Ben voilà une fois que j’étais en bas j’avais la méga pèche comme j’étais au ralenti en descente alors l’objectif c’était de rattraper Maxime qui m’avait doublé dans la descente. Finalement je n’arrive pas si tard que ça et je retrouve ma Fée qui me fera un massage dans cette base de vie chaotique (sans masseur et avec des coupures électriques intempestives). Je dors 2hr30 avec ma fée puis je me lance pour atteindre la base de Champery !!!
Cette section vers champery pour moi est la grande inconnue car après la montée vers le ravito de la Giete je ne sais pas ce que va me réserver ma cuisse droite qui me fait mal en descente…mais bref on reste concentré sur le moment présent et on verra bien après !!! Lors de cette ascension tout se passe bien, bonne cadence et je continue de dépasser du monde donc pour le moral y a bon !!!! Me voilà arriver à la Giète et là, l’homme providentiel est sur place : tel le messie envoyé pour sauver le petit traileur en plein doute !!! il regarde et tâte mon genou et ma cuisse et me dit dans un air tout à fait calme et détendu « ça doit être une contracture » !!! il m’explique que lors de triathlon il a déjà eu ça et ni une ni 2 me montre le massage à faire, les étirements à faire pour drainer et soulager la douleur !!!! Après un bon café qq massages, étirements et du chocolat noir je le remercie chaleureusement et je trace ma route vers ma fée assistance à Finhaut trop content je suis refait !!! A Finhaut je retrouve fée assistance et on discute du prochain point qui est ma bête noire de l’année dernière : Col de Susanfe (pour mémoire l’année dernière j’ai monté ce col sous la pluie, neige, grêle et en haut avec des rafales de vent de plus de 120km !!! Course interrompue par l’organisation par la suite…) Donc me voilà parti avec une idée en tête : arriver avant la nuit vers Champery (orages ou pluie annoncé je ne voulais pas de bis repetita !!!) Bien parti je sens tout de même une petite gêne dans ma cuisse droite lors de certains appuis dans les descentes mais en montée j’ai la bonne cadence qui va bien donc trop content…je trace et je trace et je retrouve du monde et je m’arrête en même temps dans une auberge avant le col d’Emaney où je fais la connaissance du Gabonais blanc…on est 3 à festoyer autour d’une plancha de fromage de la ferme, à boire une orangeade et se réchauffer avec un bon thé…il commence à pluvioter …il faut partir…ils ont la même ambition que moi, arriver à Champery avant la nuit. Dans ma tête je me dis : ” tu ne les lâches pas…” je ne les lâche tellement pas que je pars devant et je file, je vole vers mon col maudit !!!! Comme c’était chouette là au moins on avait une vue, mais quelle vue !! Du coup avant d’arriver vers le ravito auberge de Salanfe dans la descente je ralentis car un peu mal du coup je me fait dépasser mais au ravito je ne m’arrête même pas car j’ai mon col qui m’attends et j’ai rendez-vous avec lui…ça remonte, j’accélère et je redépasse mon Gabonais blanc et son complice (toulousain) et là je me rend compte pendant l’ascension que mes souvenirs ont bien été embrouillé par ce traumatisme et que je mélangeais l’itinéraire de la Swisspeaks et de l’Iron-trail de Davos !!! Pas grave je pousse, la vue est grandiose, je vois enfin et j’arrive au bout tout en haut et là je lâche un cri libérateur …la pression peut de nouveau tomber. Je l’ai eu, j’y suis mais je n’y reste pas, on a du pain sur la planche pour redescendre sur Champery !! Alors je me mets en mode j’avance plus…je ne sais pas pourquoi et je laisse filer …les personnes me rattrapent, j’ai mal à la cuisse et je n’ai pas envie (je pensais à la partie via ferrata à faire et ça ne faisait pas envie !!!) bref on se retrouve tous à la cabane de Susanfe. Des benévoles extra avec qui on discute on mange on boit et moi ça m’a bien boosté, car ça m’a bien motivé pour repartir en trottinant quand je le pouvais sans avoir mal…sachant qu’il avait plu et que les rochers étaient mouillés et de la boue par endroit… tout cela tient bon jusqu’au moment où je réalise que je vais pas arriver à Champery avant la nuit, alors la motivation me quitte et je fais la moue et ralentis ma cadence (là ça sert à rien)et je me fait dépasser puis je communique avec ma Fée pour la rencontrer sur la descente…voilà, voilà on se capte et j’arrive tranquillement sur Champery vers 21hr30 !!! Là mes amis c’est trop bon car pour moi c’est top : Douche chaude, massage par une pro (drainage), hachis parmentier et 3hr30 de dodo time !!!
A 2hr30 du matin je me réveille pour affronter la dernière section, celle qui nous amènera sur la ligne d’arrivée. Je suis comme neuf, la masseuse a fait des miracles et mon corps s’est bien régénéré. Un truc de ouf…je prends mon p’tit dej, je prépare mon sac et je mets les voiles vers 3hr du mat. Là je suis à fond j’ai plus de 1000 d+ mais je m’en fous car je suis venu reconnaitre le parcours cet été et je visualise tout de Champery à Mossettes…je file en montée , j’en double encore, m’arrête 5 min à Chauxpalin pour prendre un café et zouuuuu je file vers Morgins… la descente est glissante, d’ailleurs je tombe une fois et je me force à rester dans le présent car on a vite fait de divaguer et penser à plein d’autres choses…Morgins se pointe et j’ai toujours la pêche je fais un arrêt au stand pour la grosse vidange, café tartine (oh ben non il y a plus de pain) donc cake et c’est reparti… Pendant le trajet vers le Bec du corbeau j’appelle le PC course car il y a eu dé-balisage (oui les vaches aiment bien les balises !!!) mais heureusement j’avais la trace GPS…je file encore, je trottine et j’arrive au ravito juste après chalet Neuf et là j’ai droit à mon thé et mes tartines. J’informe la fée et file tout droit vers Torgon et je re rappelle le pc course pour leur dire qu’une fois encore les vaches ont eu raison du balisage…les nuages se lèvent et plus on avance dans la journée et plus c’est magnifique. L’idée d’arriver en milieu d’après-midi en plein soleil est un formidable moteur mais il faut rester dans le moment présent sinon gare à la faute ou à l’erreur !!! Voilà, je retrouve ma fée sur la descente de Torgon et c’est trop bien, il fait beau, il fait bon, on discute, on descend et voilà le ravito: que demander de plus ??? Je me ravitaille, on fait encore un petit bout de chemin ensemble et on se donne rendez-vous à l’arrivée !!! je file, je double encore du monde, je monte au Planelet et j’entame la descente : tout va bien et pendant la montée au Taney, je crois que j’ai un peu trop poussé dans la montée et ma cuisse droite enregistre une autre petite douleur qui, je l’espère, me quittera au ravito de Taney ! Super content j’y suis au Taney, bénévoles super sympa et super étonné de me voir « aussi frais et souriant », j’ai 30min d’avance sur les prévisions, je me repose, je discute avec un group de retraités en balade qui me prennent pour je ne sais quoi. Je prends un dernier verre de coca avec du gâteau, je salue les bénévoles et je repars tranquillement…il reste 11km et c’est que de la descente. J ’aimerais pouvoir trottiner jusqu’en bas mais je ne suis pas 100% et je me mets en mode “je ne suis pas content car je ne vais pas faire ce que je veux”… alors j’accepte et je fais le premier parti de la descente hachée : je trottine, je m’arrête, je trottine je m’arrête… et une fois que la pente est un peu plus douce, là je trottine tranquillement. Les km sont longs, mais super longs…ça y est : on arrive vers la civilisation donc on ne sent plus rien, on avance tel le robot …la descente est magnifique car on a une vue plongeante sur le lac Leman et sur l’arrivée au Bouveret !!!
Une fois qu’on a le port du bouveret en visuel, on sait où on est, on sait que le voyage, que l’aventure va se terminer…puis on voit la fée qui nous emmène puis on voit l’arche d’arrivée qui nous accueille comme dans un canapé hyper confortable… puis il y a le micro tendu du reporter qui recueille tes impressions et tes émotions alors bien évidements tu ne peux plus lutter et tu te laisses aller et là, c’est juste bien, t’es au calme, tu n’as pas mal, c’est fini !!
Merci à tous pour cette aventure, coureurs, bénévoles supporter famille animaux dans la forêt vous étiez tous parfait !

PS : le combo Inov8 (1 paire de chaussure) et Injinji (5 paires de chaussettes),que j’ai utiliser tout au long de la course = 0 mal de pied et pas d’ampoule.
PS 2 : la cerise pour moi c’est de terminer 51ème sur 320 au départ !!!
PS3 : big up pour mon coach qui m’a bien préparé physiquement.
Zinzin Reporter
Seb Spehler

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